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Sgt. Mark Gallgher Vocational School

En mémoire de Mark : Le comité de Woodstock dévoile son plan pour construire l’École de formation professionnelle en mémoire du Sgt Mark Gallagher.

Pendant que l’aide au peuple haïtien arrivait de partout dans le monde à la suite du terrible tremblement de terre de janvier, peu de gens ont réagi avec plus d’attention, de compassion et d’engagement que les résidents des comtés de Carleton et York, au Nouveau Brunswick.

Les liens serrés qui existaient déjà entre les Néo-Brunswickois et les Haïtiens avant le tremblement de terre se sont simplement resserrés avec les conséquences de la tragédie. Peu d’attachements étaient plus forts que ceux qui reliaient la petite communauté de Northampton à la petite nation d’Haïti.

La région, la province et tout le Canada ont pleuré la perte d’un résident de Northampton, le Sgt Mark Gallagher de la GRC, qui a perdu la vie dans le tremblement de terre pendant qu’il était en service à titre d’entraîneur de policiers avec la force de maintien de la paix de l’ONU.

Néanmoins et malgré la douleur et les larmes causées par la perte de leur héro local, la communauté a célébré l’arrivée à Northampton de deux jeunes orphelins haïtiens, sains et saufs, adoptés par la famille de Tim et Michelle Gray.

À l’heure actuelle, où l’attention du monde se déplace vers la reconstruction d’une nation, des résidents de Woodstock et de communautés environnantes continuent de se positionner à titre de chefs de file compatissants.

Cette semaine, un comité de Woodstock a dévoilé les efforts faits pour coordonner la construction de l’École de formation professionnelle en mémoire du Sgt Mark Gallagher, à Rivière Froide, en Haïti.

Peu de communautés des provinces canadiennes de l’Atlantique ont été affectées de façon aussi personnelle par la dévastation du tremblement de terre du 12 janvier que les gens de Woodstock, domicile du Sgt Gallagher, dit Richard Blaquiere, un enseignant de l’école secondaire de Woodstock et porte parole de la Coalition de bienfaisance de Woodstock.

« C’est presque par intuition que nous avons nommé l’école en l’honneur de Mark », a déclaré Blaquiere.

Il a fait remarquer que l’épouse du Sgt Gallagher, Lisa, surintendante du district scolaire 14, était toujours domiciliée à Woodstock. Il a aussi mis l’accent sur les liens profonds qui unissent cette communauté locale et ce pays dévasté.

Blaquiere peut aussi identifier de nombreux groupes et organisations de la région engagés à aider le peuple d’Haïti, et ce, autant après le tremblement de terre qu’avant.

Jusqu’à six églises locales ont des missions à Haïti pour construire des hôpitaux, des cliniques et des orphelinats, aussi bien que pour travailler à des projets de développement communautaire.

Il a souligné la joie exprimée dans toute la région quand les Gray sont allés en Floride à la mi- janvier pour y devenir la première famille canadienne à adopter des enfants d’Haïti après le désastre.

Blaquiere a aussi attiré l’attention sur deux équipes de professionnels de la santé du comté de Carleton, comprenant des médecins et des infirmières, qui ont visité Haïti dans les dernières semaines pour soigner des malades et des blessés et ce, dans des conditions quasi primitives.

Seulement cette semaine, avec l’aide de Dean Stephenson de Florenceville-Bristol, un membre de la mission Wesleylan qui gère un hôpital aux Gonaïves, en Haïti, Blaquiere a organisé l’envoi à Haïti d’équipement médical récupéré lors de la fermeture de l’hôpital Carleton Memorial en 2007.

Alors que le comité local faisait connaître ses plans pour construire l’école, Blaquiere commençait à chercher et à trouver un grand nombre de partenaires de tout acabit.

Parmi les premiers à prêter leur voix au comité, il y a eu l’Association des enseignants du Nouveau Brunswick (NBTA), le District 7 de la GRC du comté de Carleton et le District 9 de la GRC de Restigouche, où le Sgt Gallagher a servi pendant plusieurs années.

Un des partenaires clés est l’Association québécoise pour l’avancement des Nations Unies (AQANU), une ONG qui a plus de 35 ans d’expérience en éducation et en projets de gestion des terres à Haïti.

Reginald Sorel, directeur de l’AQANU, a récemment visité Woodstock pour y rencontrer le comité de l’école.

Le 9 avril, Blaquiere et Brent Shaw, natif du comté de Carleton, vice-président de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, et ancien président de la NBTA, iront à Haïti pour y visiter le site proposé de l’école à Rivière Froide, une communauté située à environ 50 kilomètres au nord de la capitale, Port-au-Prince.

Blaquiere a expliqué que l’école de formation professionnelle sera située dans une bâtisse séparée de l’école primaire-secondaire, construite et opérée par une congrégation de sœurs haïtiennes. Cette école a été détruite par le tremblement de terre entraînant dans la mort 144 enfants, 4 sœurs et 2 enseignantes laïques.

Blaquiere a déclaré qu’initialement on croyait possible pour le comité de Woodstock d’organiser une collecte de fonds pour reconstruire l’école principale. Mais il a fait savoir que ce projet était sous la responsabilité d’une ONG allemande qui a établi une relation de confiance avec la communauté depuis longtemps.

« Les soeurs ont suggéré l’école de formation professionnelle », a dit Blaquiere en parlant des Petites Sœurs de Sainte-Thérèse qui opèrent le complexe scolaire de cette communauté haïtienne.

« Elles voient l’école de formation professionnelle comme un moyen de garder les jeunes gens loin des bas fonds de Port-au-Prince. »

Une école de formation professionnelle servirait les besoins économiques et sociaux de la région, qui est grandement habitée par des familles de paysans fermiers.

« L’école permettrait d’acquérir des habiletés spécifiques dans des domaines tels que la couture, l’informatique, la menuiserie, l’électricité, la plomberie », dit-il.

Blaquiere a ajouté que le comité a aussi obtenu du soutien de la part de politiciens, avec le chef de l’opposition du Nouveau Brunswick, et MAL de Woodstock, David Alward, et le député de Tobique-Mactaquac, Mike Allen, tous deux prenant part à la rencontre avec Sorel.

« Il s’agit d’une idée très excitante », a dit Allen, qui siège à titre de président du caucus conservateur de l’Atlantique.

Le député conservateur a déclaré que le comité espère obtenir le soutien de l’ACDI, l’Agence canadienne de développement international.

« Il y a peut-être des programmes auxquels nous pouvons souscrire », dit Allen, en faisant remarquer qu’un élément clé du processus est non seulement de bâtir l’école, mais aussi qu’elle restera durable par la suite.

En plus du soutien actif d’Alward et d’Allen, Blaquiere a aussi reçu des encouragements de la part du Président du Sénat, Noël Kinsella.

Dans une lettre à Blaquiere datée du 23 mars, Kinsella a fait l’éloge des efforts réalisés, qualifiant le projet de « monument approprié à la mémoire du Sgt Gallagher ».

Kinsella a écrit : « Après une longue carrière au service des Canadiens, le Sgt Gallagher est mort en service avec la Gendarmerie royale du Canada lors d’une mission de maintien de la paix des Nations Unies qui tentait de faire d’Haïti un meilleur pays pour son peuple ».

Il continua en disant : « L’école de formation professionnelle proposée rendra un juste hommage à la vie et aux services rendus par le Sgt Gallagher, tout en étant un avantage durable pour les gens de Rivière Froide, en Haïti. Au fur et à mesure que les priorités à court terme causées par le tremblement de terre seront satisfaites, l’attention se tournera vers les priorités à moyen et long termes. Ainsi, la construction de l’École de formation professionnelle en mémoire du Sgt Mark Gallagher est une initiative à la fois louable et très prometteuse. »

Allen a aussi fait l’éloge des efforts de Blaquiere et du niveau de l’engagement local dans le projet.

D’autres appuis sont venus de divers côtés, incluant des membres de la famille du Sgt Gallagher, qui ont accordé leur bénédiction au projet. Shane Gallagher, le père du regretté officier de la GRC, est membre du comité de direction.

Blaquiere a aussi expliqué que la Coalition de bienfaisance de Woodstock est en place depuis plusieurs semaines préparant le terrain pour cet imposant projet qui va exiger entre 500 000 $ et 1 million de dollars. Voilà ce que ça prend pour faire de l’École de formation professionnelle en mémoire du Sgt Mark Gallagher une réalité.

Il a souligné qu’il continue de rechercher le soutien d’individus, de corporations et d’une variété de groupes et agences de service. Il ajoute que l’idée a gagné un soutien positif, spécialement en y engageant le nom du Sgt Gallagher, qui a fait preuve d’un leadership considérable dans sa communauté durant sa carrière d’officier de police.

« Je ne l’ai pas bien connu personnellement, mais tout ce que j’ai entendu à son sujet me porte à croire qu’il était une personne très bienveillante, a dit Blaquiere. Il incarnait les valeurs auxquelles les Canadiens tiennent beaucoup : l’altruisme et la compassion. Nous croyons que cette école pourrait être le monument parfait à sa mémoire ».

Gallagher, âgé de 50 ans, était originaire de Bathurst. Il a servi avec la patrouille routière du Nouveau Brunswick et le corps de police de Moncton avant de joindre les rangs de la GRC. Il était officier de relations avec les médias à Moncton pendant plusieurs années avant d’être transféré à Bathurst et ensuite à Halifax.

Gallagher était parti pour une période de service de neuf mois à Haïti avec la GRC, affecté à la force de maintien de la paix des Nations Unies. Il venait tout juste de revenir à Haïti, le 12 janvier, lorsque le tremblement de terre dévastateur a frappé.

Il a été trouvé mort deux jours plus tard dans les décombres de son immeuble d’appartements.